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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 11:10

Si Ronsard avait connu notre époque, aurait il été plus prolifique ?
Lui qui avait perçu l’urgence de vivre, qu’aurait il pensé de nos problématiques ?
Qu’il est bon de s’asseoir au soleil et de contempler le monde ! De profiter d’un ouvrage enrichissant, d’une rencontre, de mettre à profit chaque instant pour s’enrichir et se développer !
Las ! Nous devons courir, nous qui avons pourtant le temps de marcher. Pourquoi ?
Parce que nous avons conscience de l’immensité de ce qui nous entoure. Parce que d’une manière ou d’une autre,l’omniscience que nous offrent les médias et notre ouverture au monde nous donne l’espoir d’une vie toujours plus aboutie et plus riche.
La nouvelle génération a déjà fait sienne des citations d’auteurs, interprétées à la lumière des séries télévisées… Carpe Diem…ou comment légitimer une jeunesse noyée dans la débauche et les excès divers…
Quand Horace posa les bases de l’épicurisme par ces quelques mots, il ne pouvait se douter qu’il encouragerait par la même l’hédonisme le plus débridé !
On ne peut évidemment pas condamner une évolution logique (je crois qu’on est tous un peu passé par là). Mais on ne peut que regretter qu’elle ne soit plus éclairée. Les outils de connaissance mis à notre disposition ne nous laissent pas le droit à l’ignorance…
Le fond du problème demeure néanmoins plus vaste.
Nous avons peur.
Peur d’arriver au couchant de notre vie et d’avoir des regrets.
Peur de ne pas laisser notre trace dans l’histoire.
Peur d’être oublié.
Peur de la mort, tout simplement…
ce néant sur lequel l’humain omnipotent n’a pas d’emprise…
Bien sûr, il existe une majorité de personnes enviables.
Les personnes qui se contentent d’une histoire d’amour confortable, d’une voiture familiale, de deux enfants et d’un labrador courant dans le jardin d’une petite maison confortable.
« Heureux les simples d’esprit », comme disait l’ami Jesus (Djizeusse pour les intimes).
Plus sérieusement, les personnes qui aspirent à la simplicité sont enviables.
Elles ne sont pas obsédées par l’irréversibilité de l’existence, par la nécessité du choix juste car décisif…. Elles ne sont pas lentement gangrenées par l’ambition, par le doute, par la ronde des questionnements divers…
Mais quoi qu’il en soit, ces problématiques s’imposent à nous un jour.
Après tout, comment l’être humain lambda pourrait manquer d’ambition lorsque l’on voit que le moindre quidam peut devenir quelqu’un dans la fange de la téléréalité ?
On peut bien entendu décider de partir élever des chèvres dans le Larzac…faire fi de la société, de la consommation (et de la société de consommation par la même occasion)…
On peut également se dire qu’avoir une vie confortable, une famille, une renommée dans son quartier, c’est déjà une belle aventure. Profiter d’une ataraxie abordable en somme.
On peut aussi se dire qu’on veut échapper au format inéluctable…
On peut choisir de viser les étoiles… (Je ne parle pas de gagner Secret Story, ça, ça reste une ambition de beauf)
On peut aspirer à un bonheur plus complet, mais plus hypothétique…
Trouver l’amour parfait, décrocher l’emploi de ses rêves, se cultiver, parcourir le monde, se donner les moyens de vivre de sa passion, faire le bien autour de soi…
Et pour cela, il faut cueillir l’instant. Mettre à profit chaque rencontre, chaque instant pour grandir, découvrir, savourer, aimer, échouer, se relever et avancer sur la voie qui mène à nos objectifs.
Bien, sûr, en visant les summums, on prend le risque de l’éternelle insatisfaction.
Mais l’important n’est pas forcément d’atteindre l’objectif à tout prix.
L’important, n’est pas la destination, mais le chemin.
Et si l’on se donne les moyens d’être heureux chaque jour, d’une manière ou d’une autre, on avance serein vers un avenir plus bleu encore, sur une voie qui nous offre chaque jour plus d’opportunités.
En ne se contentant pas du bonheur qu’on nous vend, on prend celui qui ne s’achète pas, au jour le jour.

Soyez heureux !


Dali-Tempus-fugit-18731
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